À peu près tout le monde a déjà pensé, ne serait-ce qu’une seule fois, à être son propre parton. Être à son compte, quelle idée exaltante! Ça rime avec « liberté » et avoir de la liberté, peu importe laquelle, est toujours quelque chose de grisant.
En 2010, plus de 546,000 Québécois ont déclaré un statut de travailleur autonome et il semble que ce nombre soit en croissance. Pigistes, massothérapeutes, artistes, consultants, contractuels, conférenciers, blogueurs, planificateurs financiers, barbiers et j’en passe, tous ont en commun de ne pas avoir de patron. Ils ont des clients.
Certains diront que ce sont des travailleurs à statut précaire, mais eux diront plutôt qu’ils ont en main leur destinée. Force est de constater que ça dépend du point de vue d’où on se place.
Liberté de décider, de choisir, de pouvoir dire oui ou non, de pouvoir aller dans telle ou telle direction, de pouvoir faire l’argent que l’on veut faire et de pouvoir exploiter nos qualités et nos talents au maximum de nos capacités, ne pas avoir de patron, pouvoir utiliser sa créativité, ne pas de concession à faire, ne pas vivre de frustration parce que la haute direction vient d’annuler le projet sur lequel vous travaillez depuis trois mois. Choisir ses horaires, choisir ses clients, choisir son salaire, wow! Voilà ce qui motive les Travailleurs Autonomes. C’est ce que je veux, pensent ceux qui sont tenté par l’expérience.
Mais comme il y a toujours deux côtés à une médaille, il y a effectivement plusieurs inconvénients à être TA. Les principaux tournent évidement autour de l’insécurité et la fluctuation des revenus, mais il y en a d’autres. Le TA doit assumer tous les rôles reliés au fait d’être en affaires. La conception, l’innovation, la r&d, la mise en marché, la vente et la sollicitation, l’administration et la publicité sont autant de défis à relever. Le TA doit aussi avoir une grande tolérance aux risques, travailler seul, s’auto-motiver et avoir une discipline de fer. De plus, la route vers le succès est jonchée d’imprévus et de pièges qui peuvent tout faire basculer. Telle est la réalité des TA. Alors, ce n’est pas pour tout le monde.
Pas pour tout le monde peut-être, mais pour de plus en plus de monde en tout cas. Parce que malgré la panoplie d’inconvénients, il y a des plus en plus de « fous » qui font le grand saut et plongent tête première dans l’aventure.
Sont-ils masos, inconscients ou rêveurs? Je n’ai pas la réponse exacte, mais je tente quand même une parcelle de réponse. Ils sont plus heureux. Ce n’est pas moi qui le dis. C’est Pierre Côté de l’Indice de bonheur au travail (www.indicedebonheur.com) qui l’affirme. Dans son récent livre « Québécois 101 », ils présentent des chiffres éloquents à ce sujet. Les travailleurs autonomes sont plus heureux que les travailleurs salariés. C’est écrit noir sur blanc et je le crois.
C’est à considérer. Si vous voulez que votre 8-10 heures de travail par jour vous rendent plus heureux, peut-être devriez-vous vous tourner vers « l’autonomie ».