En cette semaine de la persévérance scolaire, aujourd’hui, j’ai envie de vous jaser un peu de mon parcours. Pas parce que je pense qu’il est extraordinaire, mais parce qu’il y a quelque chose d’important que je veux partager avec vous : la persévérance.
Ado, j’étais ce p’tit gars toujours souriant, malgré quelques coups durs au début du secondaire. Oui, je n’étais pas le plus grand de ma classe, mais ça ne m’a pas empêché de vivre des moments épiques. Je n’ai jamais vraiment eu de crise d’ado, et je savais déjà dans ma tête que ma place, c’était dans le monde artistique ou créatif.
Au secondaire, j’avais cette tendance à choisir les options faciles. « Bah, je n’ai pas besoin de me casser la tête, je vais être artiste! » C’est ce que je me disais. Après un diplôme professionnel en poche, j’ai plongé dans le monde du travail comme graphiste.
Mais voilà, rendu à 22 ans, j’avais l’impression de tourner en rond. C’est là que j’ai décidé de faire un geste audacieux : m’inscrire à l’Université de Montréal en histoire, sans même avoir passé par le cégep. Surpris? Moi aussi! Admis comme étudiant adulte, c’était le début d’une nouvelle aventure.
1994, première journée à l’université, et j’avoue, je n’étais pas prêt. Je n’avais jamais vraiment lu de livre, encore moins écrit un texte long. L’orthographe? On n’en parle même pas. Mais j’avais un truc pour moi : j’étais convaincu d’être au bon endroit.
J’ai donné tout ce que j’avais. Après quatre ans, voilà, j’avais mon bac. Mais qu’est-ce que tu fais avec un bac en histoire? Pas grand-chose. J’ai commencé à faire toutes sortes de boulots, jusqu’à me retrouver dans le domaine de l’assurance.
À 33 ans, mon travail de cadre m’a ouvert les portes d’un MBA à l’UQÀM. Et là, avant même de finir, je savais que je continuerais au doctorat. Pourquoi? Parce que ma vraie passion, c’était la ville, son développement, sa vie. Les années suivantes, tout s’est enchaîné : du doctorat à la mairie de Rosemont-La Petite-Patrie, jusqu’à donner des conférences et enseigner.
Vous pensez peut-être que j’ai eu un parcours facile? Pas du tout. Je viens d’une famille d’ouvriers, et j’étais le premier à pousser les études aussi loin. Dans ma famille, l’université, ce n’était pas la norme. Mais les valeurs de travail acharné, de détermination et de persévérance, ça, c’était dans notre ADN.
Un de mes profs du secondaire était bouche bée quand il a su que j’étais rendu à l’université. Et à chaque étape, c’était la surprise pour beaucoup que je réussisse à l’école. Mais je savais au fond de moi que je pouvais le faire. Pourquoi? Parce qu’au Québec, notre système d’éducation public donne sa chance à tout le monde.
Ce n’est pas parfait, loin de là. Mais si tu as la flamme, tout est possible. Aujourd’hui, je défends bec et ongles cet accès à l’éducation pour tous.
Ce que je veux vous dire, c’est de ne jamais lâcher, peu importe les embûches. Trouver sa voie, ça prend du temps. Il n’y a pas de chemin tout tracé. Mais en essayant, en testant, on finit par trouver ce qui nous allume.
Croyez en vous, suivez votre instinct et n’écoutez pas ceux qui disent que vous n’êtes pas à votre place. Prenez-la, votre place. Elle est là, juste pour vous. Et quand vous aurez atteint vos objectifs, la fierté que vous ressentirez, ça, personne ne pourra vous l’enlever.
Les obstacles, les doutes, c’est normal. Utilisez-les pour vous pousser plus loin. Ce sera difficile, mais à la fin, c’est vous qui allez être le plus fier.
Alors, ne lâchez rien. Le meilleur reste à venir!
François William Croteau
Ex-maire d’arrondissement – Rosemont-La-Petite-Patrie, PDG Institut de la résilience et de l’innovation urbaine, chroniqueur au journal Le Devoir, professeur associé au département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale de l’ESG-UQÀM et conférencier Formax
