Pour cette nouvelle entrevue, Guy Bourgeois, conférencier, formateur, motivateur et Président de Formax reçoit Mme Esther Bégin, journaliste et conférencière pour parler de la recherche de l’excellence.
ENTREVUE
Aujourd’hui, je reçois une invitée spéciale et je vous avoue être un peu intimidé, même beaucoup intimidé et vous allez comprendre pourquoi. Chef d’antenne francophone pour la Chaîne d’affaires publiques par câble (CPAC), Esther Bégin a interviewé à peu près tous les grands personnages politiques. Elle est l’auteure du documentaire Fièvre politique, une série d’entrevues que j’ai adorée, il y a de ça quelques années, et qui a d’ailleurs remporté un Prix Gémeaux. Une carrière qui est sans fin.
Bonjour Esther !
Bonjour Guy ! Je trouve que tu me mets la barre haute en partant ! (rires)
Je la sens haute la barre ! Le sujet qui m’a inspiré lorsque je t’ai contactée est tout simplement et humblement l’excellence. Je trouve que de nos jours, dans la vie, il y a du laisser-aller, c’est-à-dire qu’il y a moins d’excellence qu’avant. Et toi, tu l’incarnes ! Peux-tu me dire, pour toi, c’est quoi la recherche de l’excellence ?
Pour moi, Guy, la recherche de l’excellence, ça veut dire être meilleure. Pas être LA meilleure, mais plutôt être meilleure que la fois précédente. C’est-à-dire de chercher à m’améliorer et à faire du mieux que je peux.
Comme tu le disais dans ta présentation, en tant que journaliste et chef d’antenne à CPAC, j’anime une émission qui s’appelle Conversations avec Esther Bégin. Ça consiste à animer des entrevues portraits, des entrevues intimistes avec des politiciens et politiciennes, mais aussi avec des personnalités de tous les horizons au Canada. Et donc, mon mandat avec cette émission-là, c’est d’aller à la rencontre des gens, aller à leur découverte. Et pour réaliser une excellente entrevue, il n’y a pas de miracle, ça passe par la préparation. J’arrive toujours à mes entrevues hyper préparée. Je fais des recherches sur mes invités, je fouille ce qu’ils ont dit dans le passé, j’écoute des entrevues qu’ils ont données, etc. Ça peut être fastidieux comme travail de préparation, mais il faut avoir à l’esprit que, pour arriver à une excellente entrevue, il faut travailler.
La recherche de l’excellence en entrevue, ça passe aussi, pour moi, par être capable de se mettre dans la peau de nos invités. Ça veut dire de les écouter, de s’adapter à toute situation et ça veut dire aussi de ne pas arriver avec des a priori. Il faut faire preuve d’ouverture et de compassion. Pour moi, dans une entrevue, l’ouverture d’esprit, la compassion et l’absence de jugement, c’est payant !
C’est certain que dans la recherche de l’excellence, peu importe le domaine, il y a beaucoup de travail et de préparation et tu l’as bien démontré. Mais, y a-t-il un danger de tomber dans la recherche de la perfection ? Veut, veut pas, on vise tous la perfection même si on sait qu’elle n’est pas atteignable…
C’est une bonne question Guy ! Souvent, on confond l’excellence avec la perfection, mais pour moi c’est très différent.
En fait, pour moi la recherche de la perfection, honnêtement et ouvertement, ça a été destructeur. J’ai longtemps été perfectionniste. Tout ce que je faisais, c’était de me critiquer. Dans la recherche de la perfection, je faisais juste me critiquer et me dénigrer. Je regardais les entrevues que j’avais réalisées dans le passé et j’étais insatisfaite.
Je trouve que la recherche de la perfection, ça veut dire être condamné à être éternellement insatisfait. Parce que la perfection, c’est inaccessible.
Je te dirais, en toute franchise, que mon plus grand accomplissement professionnel, ça a été d’arrêter de rechercher la perfection à tout prix. D’ailleurs, je te dirais que les gens de qui j’ai le plus appris dans le métier, ce sont des gens qui n’étaient pas perfectionnistes. Ce sont des gens qui n’étaient pas dans la performance à tout prix, mais plutôt des collègues qui cherchaient à faire mieux, tout en suivant leur instinct.
Être parfait, c’est aussi par rapport au regard des autres. Alors que de rechercher l’excellence, chercher à être meilleur, c’est plus selon ses propres standards et c’est beaucoup plus sain.
C’est une belle confidence que tu nous fais Esther. Est-ce qu’il y a eu un élément déclencheur ou si ça s’est passé au fil du temps cet abandon de la recherche de la perfection ?
Il n’y a pas eu d’élément déclencheur. Je te dirais que ça vient avec les années. Plus tu travailles, plus tu accumules les années d’expérience, plus tu accumules de la sagesse. C’est le beau côté dans le fait d’avancer en âge.
J’étais tellement tout le temps insatisfaite de moi-même que je me suis dit à un moment donné : « Il faut que ça arrête ». Arrête d’être dans la performance et la perfection à tout prix et cherche juste à t’améliorer. Je vis tellement mieux avec moi-même depuis ce temps-là !
C’est un très beau message ! Espérons qu’ensemble, toi et moi, avons été excellents, sans être parfaits et qu’on aura peut-être permis aux gens de porter une petite réflexion sur l’autocritique. Tu as bien raison, souvent on est plus mauvais juge de soi-même que les autres envers nous.
Exactement, l’autocritique ça ne mène nulle part !
Continuons à nous améliorer et à tendre vers l’excellence ! Esther Bégin, merci infiniment de ton temps et au plaisir de te recroiser bientôt !
Merci et bon succès !
En savoir plus sur Esther Bégin et ses conférences : https://formax.qc.ca/portfolio/esther-begin-conferenciere/