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Entrevue avec Rose-Marie Charest : La déprime saisonnière
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Entrevue avec Rose-Marie Charest : La déprime saisonnière

Pour cette nouvelle entrevue, Guy Bourgeois, conférencier, formateur, motivateur et Président de Formax, reçoit Rose-Marie Charest, psychologue, pour parler de déprime saisonnière.

ENTREVUE

Bonjour à tous, chers abonnés du PepTalk mensuel !
Comme vous le voyez, et peut-être que vous êtes en train de vous dire « Je la connais cette dame-là », je suis très heureux de vous présenter celle qui a été présidente de l’Ordre des psychologues pendant 17 ans, qui est évidemment psychologue de profession et qui fait énormément de conférences. Nous sommes très très heureux de l’accueillir au sein de notre équipe : Mme Rose-Marie Charest!
Bonjour Rose-Marie, comment allez-vous ?

Bonjour Guy! Ça va très bien, merci !

C’est un plaisir de t’avoir parmi nous. Nous voilà en novembre, un mois souvent associé à la fameuse « déprime saisonnière ». La lumière se fait plus rare, le temps devient plus gris et pluvieux…
Rose-Marie, en tant qu’experte, qu’en penses-tu ? Est-ce que c’est vrai que cette période peut nous affecter ?

C’est une excellente question. Je suis contente que tu parles de la « déprime saisonnière », car il est important de distinguer cette notion de ce qu’on appelle la « dépression saisonnière ». La véritable dépression saisonnière, celle qui revient chaque année avec une intensité clinique, touche environ 2 à 3 % de la population. Elle est caractérisée par des symptômes plus graves et nécessite souvent un suivi médical.

Mais pour la grande majorité d’entre nous, il s’agit plutôt d’une baisse de moral plus légère. Le manque de lumière, l’arrivée du froid et de la pluie, l’éloignement des vacances d’été… tout cela contribue à une certaine fatigue et un manque de motivation. Cela peut affecter notre bien-être quotidien, car nous sommes dans une société où l’on valorise énormément la productivité. On se sent parfois coupable de ne pas avoir l’énergie nécessaire pour accomplir tout ce qu’on aimerait.

Quels sont les symptômes que l’on peut ressentir à ce moment-là ? La fatigue, tu l’as dit mais est-ce que ça peut nous amener à ne pas avoir envie de rien faire, à pleurer, etc. ?

Oui, tout à fait. La fatigue, la tristesse, la perte d’intérêt pour des activités qui nous plaisaient habituellement… tout cela peut être un signe de baisse de moral. Parfois, on a aussi moins d’énergie, moins de motivation. Il est important de se comparer à soi-même, plutôt qu’aux autres. Si tu me demandes pourquoi toi, Rose-Marie, tu n’as pas envie de faire du sport ? Ce n’est pas un indice de dépression. Je n’ai jamais aimé faire du sport. Mais quelqu’un qui a toujours aimé ça et qui n’a plus le goût d’en faire, là ça devient un problème.

Le sommeil, par exemple, est un indicateur important. Si tu as l’habitude de dormir sept ou huit heures par nuit et que là tu arrives à en dormir seulement cinq ou six heures, là aussi il y a un problème. Les maux physiques comme les douleurs de tête peuvent aussi être des symptômes. Lorsqu’on n’est pas bien dans notre peau, psychologiquement parlant, ça peut se ressentir de différente manière dans notre corps.

Donc, il faut être capable de s’observer et de se comparer à soi-même et, avant de crier au loup et de dire « je fais une dépression », il faut essayer d’agir là-dessus.

Dans ce cas-là, quelles sont les solutions pour se prémunir et pour s’en sortir ?

La première chose, c’est de chercher à augmenter la lumière dans nos vies. Si on manque de lumière naturelle, il est essentiel de s’exposer davantage au soleil pendant la journée. Si tu fais ta marche en soirée à 7 heures, tu ne vas pas bénéficier d’une exposition suffisante à la lumière naturelle.

Il existe aussi des solutions comme la luminothérapie. Ces lampes spéciales, disponibles en pharmacie, permettent de s’exposer à une lumière très proche de celle du soleil. En s’exposant pendant une quinzaine de minutes chaque jour, cela peut aider à réguler notre humeur et notre énergie.

Une autre stratégie, c’est de rester actif et de garder des petits projets en cours. Cela peut être n’importe quoi, même de petites tâches quotidiennes. L’important est de s’offrir des objectifs, de ne pas rester passif. Cela permet de conserver un sentiment de réalisation et d’accomplissement.

Et concernant l’aspect social, est-ce important de maintenir des liens avec les autres, même en hiver ?

Absolument ! Nous vivons dans un monde où les interactions sociales diminuent progressivement. Le télétravail, les achats en ligne et les échanges numériques peuvent nous faire nous isoler. Et c’est là que le piège se cache. Même si on ne s’en rend pas compte, l’isolement social peut avoir des effets négatifs sur notre moral. Voir des amis, échanger, même avec des connaissances plus lointaines, ça fait une grande différence. Ça ne se limite pas à la famille ou aux amis proches. Voir d’autres personnes, même de manière informelle, nous aide à maintenir notre équilibre psychologique.

Justement, en ce moment, c’est la saison pour ramasser les feuilles mortes. C’est une excellente occasion de sortir, prendre l’air, et pourquoi pas, aller prêter main forte à un voisin. Cela permet de se connecter avec les autres et de faire quelque chose de positif pour soi-même et pour la communauté.

Exactement ! D’être dans l’action. De faire des choses qui sont bonnes, aussi pour son corps, pour se sentir mieux.
Une autre idée pour cet automne, c’est de cuisiner une bonne soupe aux légumes maison. Ça va stimuler vos sens de façon positive.

C’est vrai! C’est le temps de préparer des plats réconfortants comme une sauce à spaghetti ou même de faire des conserves!
Ce sont des conseils précieux, Rose-Marie. Et je suis sûr que ceux qui nous écoutent et nous regardent vont en tirer profit. Pour conclure, j’aimerais partager une citation de mon père, qui disait toujours : « Quand on n’est pas occupé, on devient préoccupé »!

Il avait tellement raison! Parfois, il suffit de se poser et de se demander ce qu’on peut faire pour s’occuper de manière positive. Cela aide à se sortir de la spirale de la déprime.

Merci beaucoup pour tous ces conseils, Rose-Marie. Bon mois de novembre et à bientôt.

En savoir plus sur Rose-Marie Charest et ses conférences : https://formax.qc.ca/portfolio/rose-marie-charest-conferenciere/

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