Pour cette nouvelle entrevue mensuelle, Guy Bourgeois, conférencier, formateur, motivateur et Président de Formax reçoit Louis-François Marcotte, chef, entrepreneur et conférencier pour parler d’entrepreneuriat.
ENTREVUE
Après deux ans de pandémie, on a tendance à penser que pour la restauration, comme chez vous, Chez Cheval, ça doit avoir donné un coup. Parle-nous en donc un peu!
Pour nous, ça a quand même été une belle période. On s’est viré de bord assez vite. On s’est mis à faire des plats pour emporter, on a changé notre approche dès la première semaine de fermeture, il y a presque deux ans.
Le modèle « pour emporter » a pris la place pour le mieux en fait, puisque c’est devenu un modèle d’affaires pour nous. Même après les réouvertures des restaurants, on est resté dans le « take-out » en grosse partie et ça fonctionne très bien. Les clients sont encore au rendez-vous.
Donc, pour nous, ça a été bon, ça a été une belle remise en question. Mais, pour d’autres, ça a été d’autres problèmes, d’autres enjeux et je pense que ça a amené les gens et les entrepreneurs en général à beaucoup se questionner et à créer de nouvelles façons de faire de la business.
Avant la pandémie, Chez cheval, offriez-vous déjà des plats « pour emporter »?
Il y en avait un peu, mais rien de comparable à ce qu’on fait maintenant.
Tu as soulevé le mot « entrepreneur ». Évidemment, on est dans un monde actuellement où il y a une grande valorisation de l’entrepreneuriat. Quels conseils donnerais-tu aux nouveaux entrepreneurs? Je sais d’ailleurs que tu travailles en collaboration avec différents entrepreneurs du monde de la restauration dans le cadre de l’émission « Aide demandée ». Parle nous-en donc!
Dans « Aide demandée », c’est une autre approche. Ce sont des gens de la restauration que j’aide et j’ai donc un œil extérieur avec mes 20 ans d’expérience là-dedans. Je suis donc capable d’approcher les business et de rentrer dans leur univers tranquillement. On fait ça en tournage. C’est sûr que c’est plus long et c’est très délicat en même temps, parce qu’il faut entrer dans l’intimité des gens qui sont en entreprise.
Pour moi, le côté « entrepreneur » est hyper important parce qu’il faut vraiment user de créativité actuellement. Je donne l’exemple, ces temps-ci, du gars qui produit des kayaks. Lui, il était dans son bureau et ça produisait en bas dans la shop et ça roulait. Et là, la pandémie est arrivée et il y a eu de l’insécurité : « Est-ce que je vais perdre l’entreprise? », « Qu’est-ce que les gens vont faire? Est-ce qu’ils vont sortir dehors? », « Est-ce que je vais vendre autant? ». Il est donc descendu sur le plancher, s’est mis à aider les gars sur la ligne et à contrôler ses coûts un peu plus, par crainte que ça déborde. Il s’est remis dans les opérations!
Être entrepreneur, c’est ça. C’est de remettre les mains à la pâte. On n’a pas un poste spécifique tout le temps. Dans tous les milieux, restauration, manufacturier, détail, ce sont des enjeux qui se retouchent. Être obligé de retourner dans les opérations, contrôler tes coûts, motiver tes troupes. Et ça, ça fait de la rétention. Ton staff est difficile à aller chercher? Arrange-toi pour le garder!
Tout ça est excessivement difficile pour les gens d’affaires, mais en même temps, les entrepreneurs ont cette force-là de se questionner, de se remettre en question et de créer.
Absolument. Tu viens de parler d’employés. Pour toi, ça a bien été, mais on sait que, comme le monde de la restauration a été très affecté, plusieurs ont perdu beaucoup d’employés. Comment est-ce que vous pourriez faire pour emmener des employés dans le monde de la restauration?
Je pense que pour les emmener, il n’y a pas de miracle. Il faut être capable de faire les démarches, d’être constant, d’être rigoureux, d’avoir des belles offres d’emploi, d’offrir un peu plus de salaire, donc d’être plus généreux. Mais, après ça, c’est l’encadrement, c’est tout le côté où un employé, une fois qu’il est rentré chez vous, ta job d’entrepreneur c’est de le garder, c’est de le rendre heureux.
D’avoir un environnement de travail qui est positif, qui est stable, qui est sécurisant. Et tout ça, ce sont des détails au quotidien qui font que ton employé se dit « Moi, je ne veux pas bouger de là ». Même si tu n’as pas le plus gros salaire à offrir, peut-être qu’il y a d’autres avantages que tu peux apporter à ton employé qui sont très très très valables!
Pour compléter là-dessus, pour les employés, l’aspect salaire n’est pas le premier critère pour avoir un emploi ou pour rester là. Il est en 3e position. Le premier est la valorisation et le second est la communication.
Merci Louis-François pour ta participation!
Bon succès!