Dans ce PepTalk, Guy Bourgeois, conférencier, formateur et motivateur, reçoit Patrice Désilets, Directeur créatif original et co-créateur de la franchise Assassin’s Creed, cofondateur, président et directeur créatif — Panache Jeux Numériques, et nouvellement conférencier chez Formax. Ensemble, ils discutent de créativité, de gestion d’équipe, d’audace entrepreneuriale et de l’art de penser autrement. Découvrez comment l’un des pionniers du jeu vidéo québécois transpose son expertise en conférence pour inspirer les organisations à sortir du cadre et à créer avec panache.
ENTREVUE
Le créateur d’Assassin’s Creed chez Formax
Alors, bonjour à vous, cher abonné du PepTalk mensuel! Quel plaisir de m’adresser à vous en ce bel été qui se poursuit — et qu’on espère encore plus radieux.
Aujourd’hui, peut-être que certains d’entre vous reconnaîtront son visage… mais si vous ne connaissez pas encore son nom, vous connaissez certainement son travail.
Bonjour, Patrice Désilets! Patrice est le créateur — ou comme il aime le dire, le « papa » — du jeu vidéo mondialement célèbre Assassin’s Creed. Bonjour Patrice!
Bonjour Guy. Ça va ?
Ça va très bien. Et toi?
Oui!
Patrice, on est extrêmement fiers de te représenter chez Formax, parce que tu as un bagage unique, un bagout incroyable et des expériences extraordinaires à partager. Pour ceux qui te connaissent un peu moins, peux-tu nous dire qui tu es, et ensuite on jasera de ce que tu présentes en conférence?
De la création de jeux vidéo à l’entrepreneuriat
Donc oui, je suis Patrice Désilets, le papa d’Assassin’s Creed. J’ai plus de 28 ans d’expérience dans la création de jeux vidéo. Je suis aussi président et cofondateur de ma propre entreprise, Panache Jeux Numériques, qu’on a fondée en 2014, mon partenaire Jean-François Boivin et moi. Donc, ça fait plus de 10 ans maintenant.
On a sorti un premier jeu en 2019, Ancestors: The Humankind Odyssey, et là on travaille sur notre deuxième.
J’ai principalement une expérience de créateur de jeux vidéo. Jadis, naguère, il y a longtemps (rires), j’ai étudié en cinéma, en littérature… en créativité, en fait.
Je ne savais pas qu’on pouvait étudier en créativité!
Bien, j’ai l’impression que c’est ça que j’ai vraiment appris à l’école. Oui j’ai appris à écrire, à faire des films, mais surtout à connecter des idées, à me laisser aller, à créer.
Et ça fait 28 ans que je fais ça. J’ai porté plusieurs chapeaux — mes casquettes, c’est un peu mes cravates, moi. J’ai été designer, directeur créatif avec des équipes de 800 personnes. J’ai été le premier employé d’Ubisoft Montréal en 1997. Je me suis promené un peu, puis j’ai finalement fondé Panache, une entreprise qui emploie aujourd’hui 60 personnes à Montréal et qui distribue ses jeux à l’international.
Et voilà. Je suis aussi papa de deux filles, un trippeux organisé… et un gameur.
La conférence : créativité, gestion et panache
Évidemment, au-delà de créer des jeux vidéo, tu as parlé que tu as géré une équipe de 800 personnes. C’est un bagage assez fou et hyper intéressant à entendre en conférence. Alors, qu’est-ce que tu partages en conférence, Patrice?
C’est un peu ma vision de la gestion, de la créativité, de l’organisation… et puis maintenant aussi d’entrepreneur.
Comment est-ce qu’on peut être différent? J’ai nommé ma compagnie Panache. Ça ne vient pas de n’importe où. J’aime ça être différent, penser autrement — outside the box, comme on dit — mais livrer quelque chose pareil.
Parce que dans le jeu vidéo, on finit jamais vraiment. C’est interactif, c’est une co-création avec la personne qui joue. Donc faut penser à l’autre, mais faut aussi livrer. Faut shipper, comme on dit. Moi, je ne suis pas le gars du “c’est pas encore parfait”… Non non! Faut sortir le produit..
C’est ce niveau de créativité fondamental tout en étant dans une certaine organisation. Et puis avancer, mais différemment.
Et qu’est-ce que les gens vont apprendre de ta conférence ?
Bien… ça dépend s’ils écoutent bien! (rires) Sérieux, je dis souvent : ne prenez pas de notes. Je ne suis pas un gourou, je viens juste partager mes anecdotes, mes points de vue différents.
Ma compagnie est probablement une des moins corporatives qui existe, mais je parle quand même de RH, de marketing, de créativité en entreprise. Pour moi, c’est ça l’important : comment on amène une équipe à viser dans la même direction, tout en laissant chacun amener son propre point de vue. Et c’est là qu’on arrive à quelque chose d’intéressant.
Et puis c’est sûr que je m’adapte aussi. Je fais plein de conférences, surtout à l’international, pour parler de jeux. Mais à chaque fois, je suis à l’écoute de ce que les gens veulent entendre, ce que l’entreprise vit.
J’arrive avec une base et après ça je jase. Je raconte mon parcours, mes erreurs, mes bons coups… puis on connecte.
C’est un menu extraordinaire. Et puis évidemment ça s’adresse à tout type d’entreprises, que ce soient des gens de bureau, des gens de métier, en construction, peu importe. Tout le monde a besoin de créativité. Moi, je suis fasciné par ça. Tu vas sûrement donner des petits trucs dans tes conférences pour qu’on puisse apprendre, aller chercher dans notre cerveau des idées qui vont popper à un moment donné.
Tout à fait! Je pense que c’est ma vraie force. Je ne veux pas me vanter, mais un peu. (rires) J’imagine qu’on est là pour ça! Mais surtout, les gens vont passer un bon moment ailleurs, pendant 30, 60 ou 75 minutes. Je m’adapte!
Le but est de passer un bon moment ensemble pour essayer de voir la vie un peu différemment. Puis comme ça, après la conférence, tout le monde part avec ce bagage-là et puis moi aussi en fait! Moi aussi si je vais apprendre de ces échanges. Ça marche des deux bords.
Patrice Désilets, bienvenu dans la gang de Formax et merci de ton partage aujourd’hui.
Ça me fait vraiment plaisir.
Bonne fin d’été!
Ah oui, merci!