Entrevue avec Nancie Ferron et ses deux filles : L’entrepreneuriat, de mère en filles

Pour cette nouvelle entrevue, Guy Bourgeois, conférencier, formateur, motivateur et Président de Formax, reçoit Nancie Ferron, co-fondatrice de la Maison Lavande et conférencière chez Formax, ainsi que ses deux filles, Marjolaine et Florence, pour discuter de l’entreprise familiale et de leur relation mère-filles dans le cadre de la fête des mères.

ENTREVUE

Alors, bonjour chers téléspectateurs et téléspectatrices. Comme vous le voyez, aujourd’hui, c’est un peu différent. Je ne suis pas qu’avec un ou une conférencier.e, mais bien avec un trio. Pourquoi ? Parce que nous sommes à quelques jours de la fête des mères et que, pour l’occasion, on a eu la bonne idée de faire intervenir trois supers mamans et entrepreneures !

On accueille donc Nancie Ferron, conférencière chez Formax et co-propriétaire de la maison Lavande que vous connaissez bien, ainsi que ses deux filles, Florence et Marjolaine, qui ont eu l’occasion à quelques reprises de collaborer avec leur mère dans le cadre de ses conférences avec Formax.
Bonjour les filles ! Premièrement, je vois que vous êtes en direct de vos locaux à St-Eustache. J’en profite donc pour vous inviter à aller les visiter cet été.
Ma première question est pour Nancie. D’où est venue l’idée de travailler avec tes filles ?

Nancie : Haha !  C’est drôle Guy que tu me poses la question dans ce sens-là parce qu’elle n’est pas venue de moi cette idée! Mais c’est le fun qu’on refasse un peu la genèse. Daniel, mon conjoint, et moi, on avait démarré ensemble la Maison Lavande. Puis un jour, Florence, qui travaillait à ce moment-là à Radio-Canada – elle avait d’ailleurs un super bon poste avec un très bon salaire – nous est arrivée en nous disant qu’on lui avait donné le goût de l’entrepreneuriat et qu’elle avait envie de joindre l’entreprise. Alors, Florence s’est jointe à l’équipe et on a donc commencé à travailler ensemble. Puis, lorsque Florence est tombée enceinte, ça adonnait bien parce que Marjolaine terminait son bac en marketing. Elle a donc proposé de prendre la relève pendant le congé de maternité de Florence. Nous on a dit « Ok, mais quand Flo va revenir de son congé de maternité, on n’aura peut-être pas de place pour toi, Marjo. Alors tu vas devoir créer ta place au sein de l’entreprise! » Ce qu’elle a fait et drôlement bien. Alors, maintenant on travaille toutes les trois ensembles et les filles sont même actionnaires de l’entreprise!

Je posais la question parce que souvent les parents vont vouloir que leurs enfants suivent leurs pas. Le père va vouloir que son enfant joue au hockey ou bien, un entrepreneur va vouloir que ses enfants prennent la relève. Alors, c’est le fun que ce soit venu spontanément. Commençons alors par Florence qui a été la première à démontrer de l’intérêt de travailler avec vous.
Qu’est ce qui t’as donné le goût de te joindre à l’équipe ? Parce que ce n’est pas toujours évident de travailler avec la famille.

Florence : Ça, je pense que je n’en étais pas tant consciente. (Rires) Mais je pense que c’était l’envie de travailler pour un bien commun qui allait nous revenir à nous, la famille. C’était aussi la transmission de la passion des parents qui allumait une petite flamme à l’intérieur de moi que je retrouvais moins dans une grosse structure radio-canadienne. Je trouvais ça lourd et j’avais envie de voir l’accomplissement des projets de façon plus rapide. Ça a contribué à ma décision de revenir vers l’entreprise familiale.

Ok! Et toi Marjolaine, tu t’es jointe à l’équipe parce que tu en avais le goût ou parce que tu voulais faire « partie de la gang » ?

Marjolaine : (Rires) C‘est drôle parce que c’est certainement un peu ça et c’est avec le recul que je le constate de plus en plus. Mais certainement, j’avais envie de faire partie de ça et j’étais aussi animée par la passion de tout le monde. Quand on soupait, c’était facile de voir à quel point c’était passionnant pour ma sœur et pour mes parents. Et donc c’est sûr que ça donne envie. Moi, je finissais mes études en marketing, puis j’étais complètement passionnée par les réseaux sociaux et l’impact que ça avait auprès des gens. Et c’est fou à quel point on était capable de faire comprendre un message à travers des plateformes qui étaient assez nouvelles à l’époque.

Je confirme que tu as bien compris le principe des réseaux sociaux!

Merci! Je suis vraiment passionnée de l’envers du décor. Alors, je me suis dit que j’allais exploiter ça pour le bien commun et le bien de l’entreprise.

Mais parlons-en donc justement ! Tu as parlé des discussions autour des soupers de famille. À un moment, on a tous besoin de déconnecter et de séparer vie privée et vie professionnelle. Comment ça se passe chez vous ? Est-ce que vous choisissez de parler de business ou si vous établissez des barrières ?

Nancie : On n’est pas très bon dans les barrières! (Rires) Mais tu sais, il faut se mettre dans le contexte. On travaille tous ensemble, on habite les uns à côté des autres et on a la chance d’avoir le conjoint de Marjolaine qui a lui-aussi repris l’entreprise de sa famille. Donc lui, ça ne le dérange pas trop quand on parle de nos affaires. Alors c’est sûr, c’est inévitable que même dans nos soupers, ça dévie vers la business.

Florence : Mais je pense que l’arrivée des petits enfants a contribué au fait qu’on voit d’autres choses et qu’on va vivre d’autres choses. Que nos priorités en tant que professionnelle et maman ont changé un peu parce qu’on a des petits humains qui se foutent un peu de la Maison Lavande. On est dedans puis ils en profitent, mais c’est tout pour eux !

Nancie : Eux, ils pensent que tout le monde a un champ de lavande dans sa cour. (Rires)

Florence : Ça a vraiment contribué au fait qu’on parle d’autre chose, qu’on vive d’autre chose, puis qu’on voit qu’il y a autre chose autour de nous qui est plus important.

Nancie : Et je dirais que quand on avance dans le temps, on a aussi besoin de sortir de cet environnement-là parce qu’on trempe dedans tout le temps. Moi, j’habite la ferme et les filles n’habitent pas loin. Alors on est tout le temps dans ça. Alors, oui, on se trouve des moments où on essaie de changer l’air un peu.

Est-ce qu’il y a des inconvénients aussi ? Est-ce que vous vous pognez parfois ?

Nancie : C’est sûr! (Rires) Parce que le niveau de langage qu’on va entretenir entre nous n’est pas le même que si on était employeur-employé qui ne sont pas de la même famille. Et là, Guy, tu es bien placé pour le savoir! Oui, on s’aime, on s’adore, on se trouve privilégiés de pouvoir être ensemble, mais c’est sûr que d’autres fois, on n’a pas les mêmes idées, on a une confrontation de génération aussi. Comme on n’est pas de la même génération, parfois, nos visions s’entrechoquent.

Florence : Aussi, comme tout trentenaire, on se bâtit des identités propres à nous qui ne sont pas nécessairement celle de nos parents. Et dans la vraie vie, ça ne change rien parce que tu crées ta propre identité, ta propre base de valeurs. Mais là, nous sommes confrontées à celle de nos parents qui est intrinsèquement liée. C’est donc plus confrontant que de le faire avec ton patron qui n’est pas de la même famille.

Tout à fait! On veut bien sûr souligner la fête des mères par votre présence, mais le père est là aussi dans le portrait. Parce que vous êtes mères aussi maintenant, les filles, est-ce qu’il y a un attachement encore plus solide à collaborer avec votre mère qu’avec Daniel, votre père ? Y a-t-il quelque chose de différent ?

Nancie : Le lien mère-filles est particulier je pense. Et puis, je pense qu’il est tellement solide que, même quand il y a des embûches, tu le sais que tu vas passer par-dessus. Tu sais, on est vraiment dans un esprit très collaboratif pour entretenir ce lien-là si fort. Mais oui, mère-filles, c’est particulier!

Oui! Quand on lit la bio, on sait que Daniel et Nancie ont découvert la fibre entrepreneuriale après quelques années en journalisme. Vous les filles, avez-vous l’impression que vous aviez la fibre entrepreneuriale, que c’était inné en dedans de vous ? Ou bien si vous avez adhéré à cette philosophie-là un peu par la force des choses ?

Florence : C’est drôle parce que on se fait poser cette question-là assez souvent. On a eu la chance de devenir entrepreneures vraiment tôt dans notre vie, mais on ne vient pas d’une famille d’entrepreneurs. Pour eux, ça a été une deuxième carrière. Même, dans nos grands-parents, personne n’était entrepreneur. Ce n’était pas aussi populaire dans le temps. Les dragons, ça n’existait pas quand on était jeune. Donc, on n’avait pas cette vision de devenir entrepreneure. Mais je pense qu’on l’avait en dedans de nous et qu’on a juste allumé la flamme avec l’entreprise familiale, dans laquelle on habitait tous les jours, finalement. Mais c’est pour ça qu’on avait choisi d’aller dans d’autres métiers, parce que pour nous ce n’était même pas une option de métier. Mais, quand on a allumé la flamme, là c’est parti!

En tout cas, honnêtement, c’est vraiment beau de vous voir aller en tant qu’entreprise familiale, en tant que femmes et en tant que mères aussi. En 30 secondes, quels sont les projets qui s’en viennent pour la Maison Lavande au courant du printemps et de l’été 2024 ?

Marjolaine : On en a beaucoup et on est bien chanceux de ça ! Avec tout ce qui se passe dans la conjoncture économique et tout, on se considère vraiment chanceux de pouvoir parler de projets, de pouvoir les travailler et de pouvoir les accoucher.

Déjà, la nouvelle collection du printemps s’en vient : Pamplemousse fleuri & Lavande. On a eu envie d’aller jouer dans les agrumes, puisque c’est une note qui vivifie certainement.

On a aussi l’ouverture de notre première boutique en local, au complexe Desjardins. On s’installe à l’occasion de nos quinze ans. C’est un peu pour souligner cet anniversaire qu’on a décidé de faire un petit virement de modèle d’affaires. On était tout le temps dans des boutiques d’allée, qu’on appelle, dans les centres commerciaux. Puis pour la première fois, on s’installe dans un local bien à nous et juste à nous. Alors ça c’est très excitant !

Et puis, évidemment, on continue à travailler sur des collections. Maintenant qu’on a la Fabrique des filles sous le même toit, bien on a cette portion manufacturière avec nous. On développe donc aussi tout ce qui est Fabrique des filles et pour les clients en marque privée aussi. Donc on a beaucoup de projets de ce côté-là pour la faire grandir elle aussi.

Encore une fois, bravo mesdames! Vous êtes belles et beaux à voir aller en tant qu’entreprise familiale. Merci beaucoup d’avoir pris de votre temps ce matin pour partager avec nous. Je vous souhaite de ma part et de toute l’équipe de Formax une belle et bonne fête des mères !

Nancie : Nous aussi on souhaite une bonne fête des mères à toutes les mamans !

Merci et bon succès !

En savoir plus sur Nancie Ferron et ses conférences : https://formax.qc.ca/portfolio/nancie-ferron-conferenciere/

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