Entrevue avec Maxime Pedneaud-Jobin : Susciter l’implication

Entrevue avec Maxime Pedneaud-Jobin : Susciter l’implication

Pour cette nouvelle entrevue, Guy Bourgeois, conférencier, formateur, motivateur et Président de Formax reçoit M. Maxime Pedneaud-Jobin, collaborateur spécial pour La Presse et ancien maire de Gatineau. Il nous parle d’implication citoyenne.

ENTREVUE

Ex-maire de la ville de Gatineau, Maxime Pedneaud-Jobin en a relevé des défis dans les dernières années. Entre autres, on a juste à penser aux inondations et tornade qui ont frappé la région dans les dernières années.  Aujourd’hui, on peut le lire régulièrement dans La Presse.

Bonjour M. Pedneaud-Jobin! Nous sommes choyés de vous avoir en tant que conférencier au sein de notre équipe! Parmi les thèmes que vous développez en conférence, l’un est particulièrement typique à vous, soit celui de la participation citoyenne. Je pense qu’il y a un lien important à faire avec ce thème dans le monde des affaires. On veut tous que nos employés et partenaires d’affaires s’impliquent et se sentent impliqués. Quels conseils auriez-vous à nous donner pour nous permettre d’avoir une meilleure participation de nos citoyens ou de nos employés ?

Je vais commencer avec une anecdote d’inondation. Lorsque nous avons eu les inondations en 2017, nous avons fait appel aux citoyens pour faire des sacs de sable. L’armée était impressionnée de notre capacité de faire ces sacs de sable tellement la force de frappe du monde était grande ! Nous avions quelques arénas remplis de monde qui faisaient des sacs. Il y a donc une force qu’il faut harnacher pour atteindre des objectifs.

Si je pense à la ville elle-même ou à une entreprise, quand vient le temps de prendre des décisions, je pense qu’on en prend de meilleures lorsqu’on parle à nos gens.

C’est ce qu’on appelle l’expertise d’usage. Quand tu habites une rue ou un quartier, tu connais ta rue, tu connais ton quartier souvent beaucoup mieux que bien du monde dans les bureaux de la ville.

Ce qui fait qu’interpeller ce monde-là, c’est un peu comme interpeller tes clients. Si tu veux qu’ils soient contents, il faut que tu leur parles pour découvrir leurs besoins. Qu’est-ce qu’ils veulent et surtout qu’est-ce qu’ils vivent ? Parce que, quelquefois, ils ne savent pas exactement ce qu’ils veulent, mais ils savent très bien ce qu’est leur quotidien.

Pour moi, la participation citoyenne et l’inclusion des citoyens dans nos décisions, c’est d’abord et avant tout une façon de prendre de meilleures décisions.

C’est difficile de mobiliser des gens lorsqu’il n’y a pas un intérêt majeur, comme dans le cas des inondations. Mais, lorsqu’on veut que les gens s’impliquent dans une cause, comment fait-on pour en mobiliser le plus possible ?

La clé, c’est le sens ! Les gens doivent savoir ce qu’ils s’en vont faire. Qu’est-ce que ça donne ? Pourquoi ils se mobiliseraient ?

Moi, l’un des plus beaux dossiers sur lesquels j’ai travaillé, c’est la relance de la Laiterie de l’Outaouais. C’est une entreprise qui fermait, on perdait des emplois. Ça faisait 60 ans qu’on fermait des laiteries au Québec et le monde nous disait « Vous n’allez pas rouvrir une laiterie. On ferme et on concentre. » Dans ce projet de mobilisation-là, les gens comprenaient la mission : on sauvait des emplois, on sauvait l’environnement et en plus, il y avait de la fierté à conserver une institution régionale. Les gens comprenaient le sens.

Quand les gens comprennent le sens de vos actions, qu’ils savent pourquoi ils sont là et ce qu’on leur demande de faire, ça devient plus facile de les mobiliser.

Par exemple, nous avons créé une coop de consommateurs pour siéger au C.A. de la Laiterie. Ça coûtait 200$ pour être membre de la coop et on recevait des 200$ par la poste, tellement les gens étaient convaincus que c’était ce qu’il fallait faire. Et, ça nous a permis de ramasser environ 200 000$. Les citoyens ont donc pu devenir un partenaire financier de l’entreprise. C’était extraordinaire !

Tout-à-fait ! ET, je vois dans votre intervention que vous avez créé un sentiment d’appartenance ! Par exemple, avec la Laiterie de l’Outaouais, les gens se sentent impliqués parce que ça leur appartient. Et en entreprise, c’est important de créer ce sentiment d’appartenance-là avec un logo, une image, une casquette au nom de la compagnie, etc. Alors, on voit très bien M. Pedneaud-Jobin que tout est dans tout, comme on dit. La participation citoyenne est aussi importante pour une ville que dans une entreprise.

Oui ! J’aimerais aussi ajouter que, lorsque je parle de la Laiterie, il y a bien du monde qui est capable de vendre du lait. Nous, ce qu’on a vendu, c’est une région. Quand tu tends la main pour acheter du lait, tu achètes l’Outaouais, tu achètes les emplois locaux, tu achètes un environnement plus sain. C’est ça le sentiment d’appartenance dont vous parlez ! C’est cette fierté de faire plus que juste un petit geste économique. C’est de construire quelque chose !

Absolument ! C’est super intéressant et c’est mobilisant ! Merci beaucoup M. Pedneaud-Jobin.

Merci et bon succès !

Pour en savoir plus sur Maxime Pedneaud-Jobin et ses conférences, cliquez ici.

Revenir aux blogues

Laisser un commentaire