Entrevue avec Jean-Michel Pelletier : Gérer la pression et l’anxiété

Pour cette nouvelle entrevue, Guy Bourgeois, conférencier, formateur, motivateur et Président de Formax, reçoit Dr Jean-Michel Pelletier, psychologue de la performance pour parler de gestion de la pression et de l’anxiété.

ENTREVUE

Bonjour chers fidèles abonnés! Aujourd’hui, je vais vous présenter une nouvelle recrue chez Formax. Peut-être l’avez-vous déjà vu en entrevue à la télé ou ailleurs, mais il s’agit du docteur Jean-Michel Pelletier, psychologue spécialiste de la performance humaine. Il travaille avec des athlètes, des sportifs, mais aussi des gestionnaires. On le sait, on vit tous de la pression au travail.

Alors, bonjour Jean-Michel Pelletier !

Bonjour ! On fait un PepTalk aujourd’hui, c’est ça ? (Rires)

On fait un PepTalk aujourd’hui ! (Rires) En réalité, on aimerait ça que tu nous donnes quelques conseils. Mais avant, j’ai jasé avec toi à quelques reprises dernièrement, et tu m’as dit cette semaine « Moi, j’ai toujours été passionné de l’être humain ! » Qu’est-ce que tu veux dire par là ?

L’être humain, je le trouve complexe et j’aime ça simplifier ce qui se passe dans la tête de la personne ou dans son corps. Mais parfois le problème, c’est qu’on voit les choses hyper complexes qui se passent dans notre cerveau ou dans notre corps et on ne sait pas pourquoi. Moi ce que j’aime, c’est d’apprendre à comprendre ces trucs complexes là et de les simplifier pour que les gens reçoivent des interventions efficaces pour les aider dans leur vie ou dans leur sport.

Et évidemment, je travaille beaucoup avec les athlètes, les entrepreneurs et les gestionnaires.

OK! Et quand tu dis que l’être humain est compliqué, est-ce qu’on est compliqué toute la vie ? Quand on est adolescent, on se pose des questions, on arrive adulte, on s’en pose d’autres, puis on vieillit et on s’en pose encore. Est-ce que c’est tout le temps comme ça ou on arrive à un moment donné où il y a un apaisement ?

En fait, on apprend à se connaître. En vieillissant, on apprend à se connaître, mais chaque étape de vie a ses défis, évidemment. À douze ans, tu as peur de rentrer au secondaire et tu es stressé pour ça, mais à 30 ans, t’es peut-être plus stressé pour ton hypothèque! Et c’est tout à fait logique.

Ça se peut que la personne qui est stressée en début de secondaire ait le même niveau de stress lorsqu’il achète sa nouvelle maison. Le niveau de stress est peut-être un phénomène qui reste. La personnalité anxieuse peut le rester.

Est-ce possible de vivre sans aucun stress ? Les gens recherchent la « zénitude », aller dans des spas, se détendre ou aller marcher en montagne… Peut-on vivre sans aucun stress ou si c’est impossible ?

Il y a deux choses dans ta question. Je pense que chaque être humain sait comment se calmer ou s’il ne le sait pas, il doit apprendre à se poser les bonnes questions. Parce qu’il y a des gens qui détestent les bains chauds. Ils rentrent dans un bain chaud, puis ça les agresse. En tout cas, je n’aimerais pas ça aller me calmer avec quelque chose qui m’agresse.

Puis, les randonnées en montagne, je ne sais pas si tu es déjà allé faire une petite randonnée avec des amis ? Si ton ami est beaucoup plus rapide que toi ou plus lent, peu importe, quand il n’est pas au même rythme que toi, ce n’est pas tout à fait agréable comme activité. Et puis, lorsqu’on rattrape la personne qui est plus haut dans la montagne, généralement, qu’est-ce qu’elle fait Guy ? Qu’est-ce que cette personne fait lorsque nous on arrive, essoufflé ?

Il repart tout de suite !

Exact ! Donc tu ne fais pas de pause. Lui a eu une pause et il est plus vite que toi. Alors, ce n’est pas agréable à faire comme activité.

En effet ! L’idéal, pour aller en montagne, c’est d’y aller seul.

Même là, tu vois, c’est un autre exemple ! En montagne, ça peut être dangereux. Il y a des gens plus vigilants que d’autres. Il y a plein de variables comme ça. Et mon rôle, c’est de poser les bonnes questions pour que vous soyez plus conscient de ces choses-là. Qu’est-ce qui vous bloque réellement dans votre mouvement ?

Justement, si tu veux nous aider à être conscient, je vais nous amener dans le domaine du travail. On sait que dans les organisations, entreprises privées ou publiques, peu importe, il y a quand même une certaine pression. Il y en a toujours eu mais je pense qu’elle est plus relevée dans les dernières années. Manque de personnel, fusions, acquisitions, il y a des entreprises qui vont moins bien, etc. Quels conseils pourrais-tu nous donner pour nous aider à mieux gérer cette pression-là ?

Dans mon rôle, quand j’explique comment l’être humain est complexe, s’il y a un conseil à avoir, c’est de ne pas donner des conseils trop généraux. Il faut vraiment identifier d’abord la problématique. Est-ce que c’est un individu qui a trop de pression ? Est-ce que c’est l’organisation au complet qui est dans une zone de pression ? Déjà là, en identifiant bien l’enjeu, on va pouvoir poser des questions sur la problématique.

Donc moi, avant même de donner des conseils généraux, j’essaie de bien identifier le problème. Par exemple, la plupart des employés n’ont pas de comportements de santé pendant leur journée, ne font pas beaucoup d’activités physiques, de marche, etc. Peut-être que ce serait intéressant de rajouter des comportements ou une culture santé dans l’entreprise. Mais, ça ne se fait pas du jour au lendemain. Tu sais, il y a des gens qui détestent courir. Il y a des gens qui ne veulent rien savoir des exercices de kinésiologue, en groupe, sur l’heure du dîner…

Et il y a des domaines ou ça ne ça se fait pas. Par exemple pour quelqu’un qui travaille dans un magasin ou à l’épicerie, ça ne se fait pas!

Aussi! Et il y a des gens, puis c’est bien correct aussi, qui sont gênés de s’entraîner devant leurs collègues. Il y a plein de choses comme ça qu’il faut considérer avant d’instaurer une culture de santé, que ce soit nutritionnel ou des activités physiques. Il faut se poser les bonnes questions.

Mon rôle, c’est d’aider les gestionnaires qui le veulent, à mettre en place un système ou une culture santé, et aussi lorsque le système est en place, à trouver comment motiver leur équipe à embarquer dans le mouvement. L’objectif est de prévenir l’épuisement professionnel et de faire en sorte que le travail soit une source d’énergie ou, à la limite, si ça draine de l’énergie, que ça soit plus neutre et non toujours en déficit. C’est ça le problème, c’est que si à chaque jour tu es en déficit énergétique, c’est sûr que tu es à risque d’un épuisement professionnel.

Je comprends! Mais, en supposant qu’un employé quelconque sent de la pression, et qu’il a certaines angoisses au travail, mais que la direction ne s’en rend pas compte et qu’elle ne fait pas appel à un professionnel comme toi, n’engage pas un conférencier ou une conférencière, donc il est seul avec son malaise. Qu’est-ce que cette personne doit faire ?

C’est une très bonne question! L’une de mes formations sert vraiment à outiller la personne à se poser les bonnes questions. Tantôt, je disais qu’on est très complexe, mais on n’est pas si complexe que ça.

Un être humain, s’il se sent bon au travail, qu’il est valorisé et qu’il reçoit des bons commentaires sur son travail, qu’il a l’impression d’avoir du contrôle sur ce qu’il fait, qu’il a un certain pouvoir dans l’entreprise, qu’il sent que ses idées sont bien accueillies, qu’il a des amis et qu s’entend bien avec ses superviseurs, ses gestionnaires et ses collègues, en théorie, cet individu va bien. L’individu a plein d’énergie!

Bien sûr, il y a d’autres facteurs. Il y a la maladie, il y a des choses qui peuvent arriver. Mais en général, si ces besoins-là sont répondus, l’individu a de l’énergie. Mais il suffit d’une variable dans tout ça, perte de pouvoir, de contrôle, de valorisation ou critique excessive, pour que la motivation diminue et que l’anxiété de performance augmente.

C’est intéressant ce que tu dis. Dans le fond, il faut que chacun de nous, et idéalement que l’entreprise adhère à ça aussi, ayons une certaine une hygiène psychologique ou mentale. L’hygiène de vie, bien manger et s’entraîner, ça prend ça aussi, mais si on a, comme tu dis, des compliments, des bonnes relations avec les gens, de la valorisation, qu’on se sent important dans notre travail, bien, il n’y aura pas de problème. La sécurité psychologique, on en entend parler un peu dans les entreprises, c’est un peu ça ?

La sécurité psychologique c’est global. Évidemment, au départ, on ne veut pas qu’il y ait d’harcèlement. Mais dans le concret, tantôt tu parlais de conseils, souvent on dit « deux valorisations pour une critique ». Ça a l’air anodin, mais il faut que j’ajoute quelque chose… « Deux valorisations PERTINENTES ». Parce qu’une valorisation de type « T’es bon Guy », ça se peut que ça manque un peu de substance. Donc ça prend deux valorisations qui font du sens.

« Quand je te rencontre, c’est intéressant! Tes questions sont pertinentes, ça m’amène plus loin. » Ça, c’est une vraie valorisation. Mais, « Tu es capable Guy ! Je crois en toi ! T’es bon ! » Ok, mais ça ne veut pas dire que ça va coller à la personne. Donner des feedbacks et des valorisations pertinentes, là ça colle.

Puis quand on parle de critiques, elles ne doivent pas être sur l’individu du type « Tu es con. Tu es un moins que rien. » Là je sais que j’exagère, mais pas tant que ça. Donc, on ne critique pas l’individu. « Lui, il est toujours en retard. » Ou bien « Lui c’est un si, lui c’est un ça », bien on attaque l’individu, mais on devrait attaquer le comportement. « Tu sais, quand tu arrives en retard, voici ce que ça crée comme conséquences… Que peux-tu faire pour améliorer ça, parce que tu es un bon employé! » Donc c’est de voir comment on peut amener l’individu à vraiment travailler sur lui-même.

Ce sont des exemples comme ça qu’on peut donner. Le ratio critique-valorisation, comment l’équilibrer, puis comment être pertinent dans nos valorisations et comment être agile dans nos critiques ?

Je vais retenir ça Jean-Michel, le deux pour un, je n’avais jamais entendu ça. Et si on est capable de faire du quatre pour un, c’est encore mieux!
Alors, belle introduction! Je pense que les gens peuvent voir ce dont tu es capable de partager en conférence ou en atelier. Tu as aussi des jeux que tu fais, tu es très interactif au niveau de tes prestations.
Alors merci beaucoup de ta confiance de faire affaires avec nous. On rappel aux gens de communiquer avec Formax ou de cliquer sur le lien ci-dessous pour avoir plus d’information sur Jean-Michel Pelletier.
Merci !

En savoir plus sur Jean-Michel Pelletier et ses conférences : https://formax.qc.ca/portfolio/jean-michel-pelletier-conferencier/

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