Entrevue avec Jean-Marc Généreux : Le facteur chance

Pour cette nouvelle entrevue mensuelle, je reçois Jean-Marc Généreux, conférencier chez Formax, ex-danseur, chorégraphe et co-animateur de jeux télévisés. Ensemble, nous discutons du facteur chance.

Tout juste de retour de Paris, Jean-Marc était bien heureux d’avoir pu à nouveau pratiquer son métier qu’il adore.

Champion de danse Ballroom, Jean-Marc est principalement connu au Québec pour l’émission Révolution, au Canada pour So you think you can dance Canada et en France pour Danse avec les stars. Il a également récemment édité un livre autobiographique et vient tout juste de se joindre à l’équipe de Fort Boyard.

ENTREVUE

Tu as vécu des périodes difficiles dans ta vie qui t’ont toujours ramené à la base. Peux-tu nous parler du facteur de la « chance » sur la réussite d’une carrière ?

Je pense que la chance est toujours présente dans notre vie, mais parfois, elle est dissimulée derrière une porte qu’il faut aller cogner. D’autres fois, elle est derrière une personne en train de discuter avec une autre personne. La chance, elle est là, mais moi je suis de la confession des gens qui vont chercher leur chance. Je sais qu’elle est là.

Ça fait un peu cliché de dire « on récolte ce que l’on sème », mais ce qui m’a porté chance dans ma vie, ce sont les gestes que j’ai posés. Ça fait un peu drôle de parler d’un danseur qui fait des gestes, parce que c’est mon métier de faire des gestes, mais on peut dire aujourd’hui que je suis un ex-danseur. J’aimerais retourner sur un parquet de compétitions et danser, avoir un numéro de dans le dos, mais ça, ça fait partie d’une autre partie de ma vie. J’en suis fier, mais aujourd’hui je cherche d’autres opportunités, d’autres chances. Ces chances-là, c’est dans l’animation, dans la présentation, c’est être acteur ou aussi de me livrer dans un livre comme j’en ai fait l’exercice récemment.

Je pense que le mot d’ordre c’est que la chance, elle est là. Il ne faut pas hésiter à aller cogner à une porte, à interagir avec quelqu’un, à poser des questions. Je pense que la curiosité et se mettre un peu à l’avant, ce n’est pas une mauvaise chose.

Tu sais Jean-Marc, je ne sais pas si tu t’en rappelles, il y a 6-7 ans, on se connaissait moins que maintenant, mais on s’était croisé dans un hôtel à Montréal et tu m’avais dit « Guy, moi j’ai tellement d’opportunités dans ma vie. Je suis un peu comme dans une cabine téléphonique, comme dans les jeux télévisés, et les opportunités tournent autour de moi, et je dois en attraper le plus possible. » Ça c’était à une époque et probablement que c’est encore comme ça, mais est-ce qu’il y a eu un moment dans ta vie où il y a eu moins d’opportunités, moins de chance et où tu étais un peu plus découragé ?

Oui. Je pense que tout le monde a eu à faire face à la COVID-19 de façon différente. Pour certains, ça a été merveilleux, et pour d’autres, ça a été plutôt difficile. Je fais partie de ceux qui ont du se réinventer.

C’est vrai que j’étais sur un filon et l’image de la machine où les opportunités sont là et où je les attrape, c’est sûr que bizarrement, la machine s’est arrêtée et peu d’opportunités se présentaient. Mais, c’est là où j’ai pris le temps d’écrire mon livre. Je me suis dit « Ok, je ne peux plus faire de chorégraphies, je ne peux plus danser, les émissions que j’animais ne sont plus là »…

Pour ceux qui me connaissent, j’ai une petite fille qui est lourdement handicapée, Francesca, et qui est avec nous à la maison. Donc, ce n’est pas que je n’avais rien à faire. Je pouvais participer aux choses essentielles de ma famille. Mais au niveau professionnel, j’étais à zéro. Je vais te confier que la Covid, ça m’a tellement perturbé parce que les gens disaient qu’on ne pouvait plus danser les uns avec les autres et j’avais donc l’impression que j’étais quelqu’un qui pouvait donner la covid à quelqu’un ou que je pouvais mettre les gens dans une situation propice à attraper la Covid.

J’avais perdu toute la légitimité de mon métier et l’énergie que j’avais et je me suis remis en question. Je me suis finalement posé une question importante : « pour qui est-ce que je suis là ? » J’étais là pour ma femme, pour ma fille, pour mon fils et au niveau professionnel il me restait une voie.

Cette voie, c’était celle du crayon. Donc, j’ai pris mon crayon et j’ai écrit comment je me sentais pour aider d’autres personnes et, bizarrement, cette petite chose là a jeté de l’énergie positive dans l’air et je me suis retrouvé à devenir animateur pour la première fois sur une grosse chaîne de télévision en France. Je suis devenu animateur de Spectaculaire sur France 2. Ça m’est tombé dessus quand j’ai fini d’écrire la dernière phrase de mon livre.

D’être positif, d’envoyer cette énergie-là dans l’espace, de ne pas m’apitoyer sur mon sort, ce que j’avais déjà fait pendant deux ou trois semaines, mais je me suis sorti de là en écrivant. Ça a été une thérapie, une façon d’extérioriser cette peine là que j’avais en dedans de moi, mais ça ne voulait pas dire que je n’étais pas utile. Les circonstances nous amenaient à nous remettre en question, mais aujourd’hui, je suis hyper content !

Jean-Marc, tu viens encore de prouver ce que tu racontais il y a trois minutes, tu as cogné à une porte – tu t’es mis à écrire au lieu de te décourager – et ça t’a amené une nouvelle chance. Je suis de ceux qui croient que « action = réaction », mais la réaction ne vient pas toujours de l’endroit où l’action a été posée. Je veux te remercier pour cette phrase là que tu m’as dite il y a quelques années sur la machine à opportunités. Moi, c’est une image qui m’est restée dans la tête et que je me repasse régulièrement. Dans ce sens-là, je te remercie énormément.

Pour les gens en Europe, vous pourrez voir Jean-Marc dans Spectaculaire, et au Québec, Révolution sera de retour à l’automne. Son livre Au rythme de mes amours est en vente partout.

Jean-Marc, merci infiniment d’avoir participé à cette entrevue et on se revoit bientôt.

Bon succès !

Guy Bourgeois

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